A la mort de Clovis en 511, le royaume franc est partagé entre ses héritiers et l’Alsace fait partie du royaume d’Austrasie. Le vocable « Alsace » apparaît vers 610. Vers 640, l’Alsace est constituée en duché jusqu’en 741. Une dynastie de ducs se forme dont le plus connu est Adalric (vers 670-vers 695), père de sainte Odile.
Les Carolingiens : 751 à 911
A partir de 751, Pépin le Bref devenu roi des Francs remet le royaume en ordre et son action est poursuivie par son fils Charlemagne (768-814). Après une nouvelle dislocation, Louis le Germanique et Charles le Chauve reconnaissent en 870 l’existence de la France et de Germanie. L’Alsace est désormais englobée dans la Germanie pour 8 siècles. Cette période est marquée en Alsace comme ailleurs par un développement des campagnes et le début de leur christianisation.
L’économie
A l’entrée de la vallée de la Weiss, des chefs francs installent dès l’époque mérovingienne de grands domaines : Sigolsheim et Ammerschwihr. D’autres propriétaires s’installent et cultivent la vigne. Sigolsheim est l’agglomération la plus importante. En arrière, sur les pentes de la montagne, s’étend la « Sigoltmarca » attestée par une charte de 762. Cette marche forestière a existé jusqu’au XIVe siècle et s’étendait de Ribeauvillé à Munster. Le pays welche est inclus dans cette marche mais il n’existe pas d’indications sur la manière dont elle est exploitée. Il est probable que des moines du monastère de Saint Dié aient procédé à des défrichements.
La christianisation
Les premières traces datent de l’époque mérovingienne avec la tradition qui rapporte que saint Dié ou Déodat venu évangéliser les paysans est chassé d’Ammerschwihr et vit quelques temps en ermite au Bonhomme avant de fonder un monastère dans la ville actuelle de Saint Dié. Le roi Childéric II dote richement de nombreuses abbayes dont celle de St Dié qui finit par posséder de nombreux biens fonciers dont des vignes à Ingersheim, Mittelwihr et Hunawihr et des forêts entre Labaroche et Ammerschwihr. La christianisation de notre région débute donc à Labaroche.
La langue romane
Les allées et venues des moines de Saint Dié ou de leurs serviteurs le long de la voie romaine entre leur abbaye et leurs possessions dans le vignoble favorisent le maintien de la langue romane. Notons aussi que des moines de Saint Dié sont installés à Labaroche. Il semble donc que l’on parle roman dans la vallée de la Weiss et de la Béhine vers l’an mille. La limite linguistique n’a pas varié depuis. En venant de Kaysersberg et en sortant d’Alspach, on traverse une frontière linguistique millénaire.