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Economie et société durant le XXème siècle

Le déclin démographique

Le canton perd 2 000 habitants durant le Reichsland et autant durant la première guerre. Une reprise entre 1921 et 1931 est suivie par un nouveau déclin qui ne s’arrête qu’en 1968. On assiste à une reprise depuis 1982 : 1871 : 12 791 habitants ; 1999 : 9 691 habitants.

Industrie

Au lendemain de 1870, l’industrie textile doit modifier sa façon de produire pour répondre à une demande allemande différente. Les entreprises se constituent en sociétés anonymes pour trouver des fonds. Durant cette période, le commerce du bois est florissant surtout au Bonhomme et à Fréland.

Mais le projet qui mobilise toutes les communes est l’établissement du chemin de fer dans la vallée. Le premier tronçon de Colmar à Kaysersberg est inauguré le 18 janvier 1885 et celui de Kaysersberg à Lapoutroie le 10 décembre 1885. On pense aussi continuer les travaux vers Orbey et aussi vers le Bonhomme par une ligne à crémaillère afin d’atteindre le col puis Plainfaing et Fraize, mais ces deux projets ne seront pas réalisés.

Au lendemain de la première guerre mondiale, la reconstruction favorise une reprise économique jusqu’en 1929. L’usine électrique du Lac Noir est mise en service en 1933 mais le 4 janvier 1934, la conduite venant du Lac Blanc se rompt au-dessus de la centrale, le toit s’effondre et tue neuf personnes. La centrale sera remise en service en 1938. Malgré des travaux de rénovation entre 1990 et 2002, la centrale est arrêtée en 2002, suite à un grave incident technique. Elle est rasée en 2012. Un nouveau projet verra peut-être le jour.

Après la seconde guerre mondiale, l’économie traditionnelle est remise en question

Les industries textiles disparaissent, la première à Labaroche en 1956, la dernière à Lapoutroie en 1971 et sont remplacées plus ou moins par des industries mécaniques. L’industrie du bois décline aussi, les scieries disparaissent, il n’en reste plus qu’une à Fréland.

À Orbey, l’entreprise Hussor, créée à la fin des années 1950 se développe dans le domaine des échafaudages, des tribunes et des tables de coffrage. Installée dans un beau complexe à Hachimette, elle connaît une crise au début des années 1980, puis se relève, divisée en trois entités : Hussor, Husson Collectivités et Husson Erecta.

L’usine Mécanoplastique, qui avait pris le relai du textile Herzog au centre d’Orbey, connaît aussi une belle évolution ; Elle change plusieurs fois de propriétaire et au XXI° siècle appartient à Sogefi. Mais surtout, à l’étroit dans son site vétuste du centre d’Orbey, elle déménage à l’entrée du bourg, sur une nouvelle plateforme créée par la Communauté de communes. Dédiée à la conception et la fabrication de pièces plastiques très élaborées, elle travaille surtout pour l’industrie automobile

Agriculture

Après 1870, l’élevage trouve des débouchés sur le marché allemand pour les fromages. En 1912, le canton de Lapoutroie produit pour plus de 2 millions de marks de fromage de munster, la vallée de Munster 1 million et celle de Saint Amarin 40 000. Le Kirsch est aussi d’un bon rapport notamment à Fréland.

L’agriculture se transforme, le nombre d’exploitations diminue : 1 127 en 1929 ; 470 en 1970 et 233 en 1988. Les champs sont abandonnés au profit des prairies. L’agriculture reste cependant dynamique et contribue de plus à l’entretien du paysage. La mécanisation change complètement les coutumes : les motoculteurs apparaissent, suivis des « Muli » et des tracteurs de plus en plus gros, équipés de nombreux appareils. Des mutualisations se répandent, comme le Cellier des montagnes à Hachimette où des agriculteurs vendent leur production. Des exploitations nouvelles, comme des chèvreries, apparaissent, ouvertes par des jeunes soucieux de l’environnement. Le sport et la promenade équestres se développe.

Tourisme

Le petit chemin de fer et les nouvelles routes favorisent le développement du tourisme, surtout de randonnée qui repose sur des aménagements de sentiers par les gardes-forestiers et le Club Vosgien créé à Saverne en 1872. Le ski commence à se pratiquer. En 1913, le canton compte 11 hôtels : deux à Orbey, deux à Pairis, un au Lac Noir, un au Lac Blanc, deux à Lapoutroie et trois au Bonhomme.

Le tourisme continuera à se développer après la seconde guerre par la création de la station du Lac Blanc. Le ski de piste bénéficie des remontées mécaniques. Le Club Vosgien d’Orbey s’investit passionnément dans le ski de fond, autour du centre-école du Blancrupt.

Enseignement

Les petites écoles des annexes perdent peu à peu leurs élèves, suite à la dépopulation. En 1976, les dernières ferment et les enfants sont regroupés dans les centres, en bénéficiant d’un transport. Les communes ouvrent aussi des cantines.

La grande révolution est la création du Collège d’Enseignement Général (CEG) à Orbey en 1960. Les élèves du canton peuvent enfin disposer sur place d’un enseignement secondaire. Auparavant, il fallait se rendre à Colmar ou dans les nombreux établissement confessionnels, en internat. La montée en puissance du collège entraîne la mise en place de baraques et, après de longs palabres, la construction d’un nouvel établissement, Rue Lefébure, ouvert en 1976-1977. L’accès des jeunes au lycée et à l’enseignement supérieur, a explosé.

Urbanisme

Après la seconde Guerre mondiale et l’élévation du niveau de vie, de nombreux lotissements, avec des maisons individuelles, sont créés dans les communes. Les réseaux publics s’étoffent, en particulier le téléphone. Les relais-télévision sont édifiés, en particulier au Cras ; les antennes télé fleurissent ainsi que plus tard les paraboles dans les secteurs-zones d’ombre.

Les communes améliorent considérablement les routes et rues, goudronnées ou macadamisées. L’automobile reine pousse à des élargissements, des rectifications ; les transports publics, jusque-là très utilisés, perdent beaucoup de clients. Le fleurissement se généralise. L’assainissement progresse beaucoup avec un réseau intercommunal, le contrôle des installations individuelles, la disparition des décharges à ciel ouvert.

Le réseau associatif est très dense et dynamique.

Dès la fin du XIXème siècle, les société de musique, les corps de sapeurs-pompiers, les associations sportives s’épanouissent. Ainsi à Orbey le Katholischer Jünglingsverein avant la Grande guerre.

L’entre-deux-guerres consacre cet élan : construction des foyers paroissiaux à Orbey et Lapoutroie. L’Avant-Garde du Rhin regroupe les Cercles catholiques, avec aussi une forte motivation patriotique. Le cinéma apparait aux côtés de nombreuses pièces théâtrales.

Après 1945, certaines organisations s’essoufflent. Mais plusieurs clubs sportifs naissent, surtout pour le football, mais aussi le handball, l’escrime, le judo, la danse, la gymnastique. Pendant quelques années, une maison des Jeunes et de la Culture fonctionne à Orbey ; Fréland a un Mille-Club. La formation musicale, jusque-là assurée par les sociétés de musique, est confiée à l’Ecole de musique Intercommunale.

Ces organisations animent de nombreux événements festifs. Les bals populaires disparaissent peu à peu, comme les kermesses. Mais chaque village s’honore d’une fête : Fête du Fromage blanc à Orbey, Fête du pays welche à Lapoutroie, Journée des Traditions paysannes au Bonhomme… Dans les années 90, le Festival Celtiwelche attire de nombreux amateurs de musique

L’intérêt pour le Patrimoine s’amplifie.

Après le petit Musée de la famille Laurent à Orbey, la grande création est la Maison du Pays Welche à Fréland, portée par l’enthousiasme du maire et conseiller général Claude Didierjean. Depuis 1968, des passionnés réhabilitent le site historique du Linge. En 1981 est enfin ouvert le Musée-mémorial, deux fois agrandi depuis. À Labaroche, d’autres passionnés édifient l’Espace du Bois et animent tout un ensemble de machines. L’association des Compagnons du Hohnack s’occupe de la consolidation de la ruine.

Intercommunalité

La fondation du collège s’est faite sous l’égide d’un Syndicat à Vocation Unique. Quelques années plus tard est créé le SIVOM (Syndicat à Vocation Multiple), installé à Kaysersberg. Il développe le réseau de ramassage des ordures, crée des déchèteries, met en place l’assainissement collectif. Il construit la piscine intercommunale de Kaysersberg. Il soutient beaucoup les entreprises locales, par exemple l’édification de la plate-forme où travaille actuellement Sogefi ou la Station du Lac Blanc pour les sports d’hiver et d’été.

En 1996, le SIVOM de la Vallée de la Weiss devient la Communauté de Communes de la Vallée de Kaysersberg.