Le canton de Lapoutroie occupe les vallées de la Béhine et de la Weiss qui, par le col du Bonhomme, relient Colmar et Saint-Dié. Il constitue une frontière géographique, adossée aux crêtes vosgiennes, sur le versant oriental, alsacien, du massif des Vosges.
Au cours du Moyen Age, l’abbaye de Saint-Dié implante des exploitations agricoles à Labaroche. Vers l’an Mille, les comtes d’Eguisheim construisent le château du Hohnack à Labaroche qui devient le centre de la seigneurie. Les premiers seigneurs, les comtes d’Eguisheim, regroupent dans la seigneurie les communautés villageoises d’Orbey, Labaroche, Lapoutroie, Fréland et plus tard Le Bonhomme.
Les premiers habitants sont certainement des colons d’origine lorraine installés sur leurs terres par les seigneurs locaux. La population s’exprime dans une langue romane, appelée le dialecte welche. Axe de communication entre le vignoble alsacien et la Lorraine, la vallée est protégée par plusieurs châteaux, celui de Kaysersberg à son débouché sur la plaine d’Alsace, puis le Gestion le Hohnack à Labaroche, et le Judenbourg au Bonhomme. En 1138, des moines cisterciens fondent à Pairis une abbaye abandonnée à la Révolution. En 1324, les sires de Ribeaupierre acquièrent la seigneurie du Hohnack qui devient le bailliage du Val d’Orbey. A la Révolution, ce bailliage constitue le canton de Lapoutroie. Depuis le Moyen Age, le canton est un pays rural consacré à l’élevage bovin laitier, réputé pour sa production de fromage de Munster. La forêt occupe de vastes superficies qui sont exploitées depuis plusieurs siècles. Au XIXe siècle, l’industrie textile, attirée par une main d’œuvre abondante et la force motrice des cours d’eau, s’implante dans la vallée.
Au début du XXIe siècle, les activités économiques sont plus diversifiées, avec le maintien des secteurs d’activités traditionnels et l’essor du tourisme vert et les sports d’hiver de la station du Bonhomme-Lac Blanc.